Savoir interroger
Toute question sollicite directement le destinataire, l’implique, le responsabilise. D’où l’importance du questionnement dans la communication, y compris à l’écrit, alors que le lecteur est physiquement absent.
Comment interroger ?
- Deux catégories de questions. Les questions totales impliquent une réponse oui/non. Les questions partielles laissent le choix de la réponse et sont donc plus ouvertes. Exemples : Êtes-vous marié ? (question totale).
Que pensez-vous du mariage ? (question partielle).
- Questions et sentiments.
Les questions partielles peuvent être amicales et favoriser le destinataire ou, au contraire, indiscrètes, ironiques.
- Quelles formulations choisir ? Selon la situation de communication, on choisira des formulations proches de l’oral et du registre familier (Vous avez revu votre mère ? Est-ce que vous allez voter ? Qui est-ce qui vous a appelé ?) ou des formulations réservées à l’écrit et au registre soutenu (Avez-vous revu votre mère ?)
Pourquoi des questions dans un texte ?
Le questionnement appartient à la fonction conative du langage, ancrée sur le destinataire qu’on sollicite directement (emploi du vous, questions, ordres…).
Trois façons de questionner.
- L’auteur s’adresse au lecteur et ne répond pas à la question qu’il pose.
- L’auteur feint de s’adresser au lecteur mais répond à sa propre question.
- L’auteur introduit un dialogue.
Quand placer une question?
Où? | Pourquoi ? | Exemples |
Dans les titres et intertitres | Attirer, éveiller l’attention, impliquer | Dix ans pour vaincre le SIDA ? (Titre de presse) |
Dans les introductions et conclusions | Très pratique pour problématiser, solliciter | |
Dans le texte lui-nême | Réveiller l’attention, impliquer | L’auteur pose une ou deux questions, s’interroge ou interroge des lecteurs |
Les textes interviews
Beaucoup d’articles de presse et même des ouvrages entiers prennent aujourd’hui la forme d’une interview selon le jeu questions/réponses. Le principal problème est celui du passage de l’enregistrement à une forme écrite.
A partir de la transcription intégrale de l’enregistrement, il faut :
- reformuler les questions en les rendant plus simples, plus claires, et en leur faisant jouer le rôle d’intertitres annonçant un thème, une partie,
- supprimer, avec l’accord de l’interviewé, certains développements marginaux,
- éliminer la redondance et les éléments phatiques (ouais…euh…).