L’art de s’exprimer
A la différence de l’oral qui offre la possibilité de corriger au fur et à mesure ce que l’оn dit, pour préciser sa pensée ou pour s’adapter aux réactions de l’interlocuteur, l’écrit ne permet de rectifier son style qu’au stade du brouillon. Il s’en suit qu’il est très important de peser ses mots en tenant compte de votre destinataire et du décalage du temps et l’espace qui vous séparent.
Améliorez votre style
Et pour cela respecter deux grands principes : allégez vos phrases et donnez de la vivacité à votre écriture en employant des mots justes En voici quelques conseils pratiques :
- Écrivez des phrases courtes. En moyenne, un lecteur ne retient qu’une quinzaine de mots par phrase. Avec plus de vingt-cinq mots, il risque de perdre le fil du message.
- Evitez les détails superflus, les mots vides de sens, le baratin.
- Supprimez les mots et les formules inutiles : — II est intéressant de noter… , il faut souligner que.., etc.
- Utilisez des mots simples plutôt que des groupes de mots qui signifient la même chose.
Au lieu de : | écrivez : |
de temps en temps | -parfois |
de même que | — comme |
Par conséquent | — donc |
à conditions que (+ subj.) | — si + (indicatif) |
en direction de | — vers |
en dépit de | — malgré |
prendre note de | — noter |
arriver à son terme | — se terminer |
parier à voix basse | — chuchoter |
d’une hauteur de | -haut de … |
N’abusez pas des propositions subordonnées. Remplacez les « bien que, alors que, quand… » et les « que, qui, dont, auquel… » par des noms, des participes ou des infinitifs.
Préférez les tournures actives et positives. Au lieu de « il n’est pas arrivé en retard » ; « un arbre qui n’a pas de
feuilles… » écrivez plutôt « il est arrivé à l’heure » ; «un arbre sans feuilles … »
Éliminez les termes qui possèdent les mêmes significations (les pléonasmes) : un hasard imprévu (un hasard ou
un imprévu), une panacée universelle (une panacée ou un remède universel), le monopole exclusif (avoir le monopole ou l’exclusivité de), il suffit simplement de (il suffit de ou il faut simplement).
Faites attention à la ponctuation
Ne mettez jamais de point d’exclamation après la formule d’appel, employez toujours une virgule : « Madame, … Mon cher Pierre,… ».
N’abusez pas des points-virgules, des points d’exclamation, des points de suspension (qui sont toujours trois et pas plus).
N’employez jamais deux fois de suite les deux points dans la même phrase.
Ne mettez pas de virgule :
- devant « et » sauf pour détacher un membre de phrase ou si «et» unit des propositions de construction différente : « Il étudie l’histoire et, en cours du soir, la géographie », « Il est compétent en histoire, et vous devez l’ écouter.»
- devant le verbe, même si vous avez plusieurs sujets dans la phrase : «Le froid, la pluie, le vent chassent les passants. »
- entre deux « ni » peu éloignés : « Il n’est ni grand ni petit. »
- devant un relatif (qui, que , dont…) sauf si vous voulez insister sur la proposition relative ou indiquer que le relatif ne s’applique pas au dernier mot : « Le livre que j’ai lu hier est très intéressant. Le livre, dont j’ai terminé hier la lecture, est instructif. » ; « On m’a parlé de la misère de la population, qui est vraiment choquante. » (C’est la misère qui est choquante et non la population).
Utilisez les majuscules à bon escient :
- En début des phrases et pour les noms propres, bien entendu : «Monsieur Dubois ».
- À la personne à qui vous adressez votre courrier :
« Veuillez agréer, Mon Général (Monsieur le Président), l’expression de ma haute considération. » Mais dans le cours de la lettre, vous écrirez : « J’ai parlé au général (au président) Un tel ».
- Avec les institutions uniques : le Sénat, l’Assemblée nationale, le ministère des Affaires étrangères, etc.
Mais vous écrirez : la préfecture, le conseil général (car il en existe plusieurs). On ne met pas de majuscules :
- Aux noms de jours et de mois : Le mardi 2 octobre ; nous nous verrons en juin…
La France et les Français, la Russie et les Russes prennent une majuscule. Mais le français ou le russe, comme langue, n’en prend pas.
Pour commencer une lettre
Au cas où vous ne connaissez pas du tout votre correspondant, si vous ne savez pas si vous vous adressez à un homme ou à une femme, écrivez : Monsieur, ou Messieurs, ou Monsieur, Madame.
Si vous le connaissez mal et vous voulez lui marquer votre respect : Monsieur, Madame (y compris pour les femmes non mariées).
Si vous vous adressez à un supérieur ou à un représentant de l’Administration, mentionnez son titre : Monsieur le Directeur.
Pour vous adresser à une femme-fonctionnaire : Madame le Premier ministre. Madame l’ Ambassadeur (le Sénateur, le Député, le Préfet, le Conseiller, le Maire…)
Si vous connaissez un peu votre correspondant : Cher Monsieur, Chère Madame. Chère Mademoiselle ou Cher (Chère) ami(e) si vous êtes son égal.
Si vous voulez marquer votre amitié : (Mon) cher Paul. (Ma) chère Marie. (Ma) chère tante Jeanne, Mon (Ma) cher (chère) ami(e).