Ecrire une fable
La fable est tombée en désuétude. C’est fort dommage : ce genre en partie codifié, permet d’exprimer des idées et des sentiments dans des domaines très variés. Sans exclure l’image poétique.
Quelles sont les règles codifiées de la fable ?
Ce genre cher aux Anciens, aux auteurs des fabliaux médiévaux et, bien sûr, à La fontaine, correspond à quelques règles impératives.
La fable comprend un récit et une morale, exprimée au début ou à la fin, parfois simplement connotée (elle émane du récit).
La fable a pour tâche d’instruire et de faire réfléchir tout en amusant : elle est didactique.
La fable est plutôt courte.
La fable utilise systématiquement la personnification (les abstractions sont incarnées par des hommes, des femmes) et l’allégorie, langage à double signification (un sens dénoté, direct, et au moins un sens connoté, suggéré mais obligatoire). Ainsi le corbeau est aussi un être sot et vaniteux facilement exploitable et le renard un rusé cynique, peut-être un courtisan.
Tout fabuliste doit savoir saisir un geste, une attitude, réussir une caricature, utiliser le dialogue.
Quels sujets conviennent ?
On comprend mal la désaffection des contemporains pour la fable. Elle peut fort bien puiser des sujets dans les domaines économique (forts et faibles, économie et morale), politique (renouvellement possible du genre), moral mais aussi dans les proverbes, les maximes. Un simple fait divers peut inspirer un fabuliste (accident, bagarre au cours d’un match, dévouement d’un immigré qui sauve un enfant )
Certains poèmes de Prévert ont des allures de fable. D’autres poètes y ont vu surtout la possibilité d’exprimer des idées incongrues ou contestataires.
Quelle versification choisir ?
Un rythme régulier serait nuisible à la fable qui doit ménager de nombreux effets de surprise. Ainsi La Fontaine a-t-il adopté le vers libre, plus souple, et un système de rejets, d’allitérations, etc. Le métier poétique est indispensable au fabuliste
Les vers libérés conviennent aussi, pour les mêmes raisons.
La fable peut-elle être lyrique ?
Le fabuliste est souvent un homme d’idées, qui fait appel à l’intelligence, au sens critique, a l’humour. Ce qui n’exclut nullement les sentiments.
Mais le lyrisme s’exprime surtout dans les figures de style, dans l’allégorie, les notations brèves et personnelles.